ORIENTAL : LANCEMENT D’UNE STATION DE DÉSALINISATION SOLAIRE

 In À LA UNE

La succession des années de sécheresse et le prix élevé de l’eau potable pour les localités isolées mettent des régions de l’Oriental au pied du mur. Aussi, les autorités ont-elles conduit un nouveau projet, au Douar El Hamri (une localité rurale dans la province de Berkane) et qui pourrait servir d’exemple aux autres zones souffrant de sécheresse.

Il s’agit de réaliser des systèmes de dessalement d’eau souterraine fonctionnant à l’énergie solaire et photovoltaïque. Le but étant d’assurer une meilleure qualité d’eau douce, réduire son prix de revient et améliorer les conditions de vie des populations rurales.

Ce programme a été mis en place par une équipe de chercheurs marocains et allemands de l’Université Mohammed premier (UMP) d’Oujda et du Solar-Institut de Jülich (Allemagne) en collaboration avec l’industriel allemand IBEU et l’association Homme et Environnement.

Le partenaire allemand a conçu le système de dessalement alors que les chercheurs marocains ont réalisé un système performant de couplage hydrique et photovoltaïque équipé d’une carte électronique de contrôle à distance. Les initiateurs de ce projet ne comptent pas s’arrêter à cette expérience, mais la généraliser pour une meilleure exploitation des eaux des puits et nappes phréatiques salinées.

«Un tel projet facilitera la promotion d’une technique à moindre coût», expliquent Khalil Kassmi et Spiros Alexopoulos, directeurs de recherche et chevilles ouvrières du projet. Répondant au nom de PMARS3, ce programme consiste en la conception de systèmes de dessalement solaire à multiples étages et de photovoltaïques avec système intelligent de contrôle à distance.

Sur le plan économique, les travaux de la PMARS3 contribueront à la création de startups locales pour la fabrication de la technologie allemande au Maroc avec un brevet d’innovation vu les modifications apportées par deux doctorants de l’UMP (Ilyass Atmane et Noureddine El Moussaoui pour la mise en place de la carte intelligente et modèles pour la validation du fonctionnement). Le coût marocain sera trois fois moindre que le prix allemand (estimé à plus de 60.000 euros) et contribuera à sa commercialisation au Maroc et en Afrique.

Au-delà de son impact sur l’emploi des jeunes chercheurs, cette innovation contribuera à la résolution de la salinité de l’eau observée sur toute la côte méditerranéenne du Maroc oriental. Plusieurs localités des provinces de Berkane, Nador et Driouch sont confrontées au problème de la salinité de l’eau souterraine.

«Certes, l’eau est à une profondeur de moins de 10 mètres, par endroits, mais elle est imbuvable. Ce qui nécessite le recours à des techniques innovantes et moins coûteuses pour la population locale», explique Najib Bachiri, de l’association Homme et Environnement.

Source : L’économiste